jeudi 29 octobre 2015

DE RETOUR SUR LE BLOG

Bonjour,

Cela faisait longtemps, j'avais quitté le blog par manque de temps me voici de retour.

Vous trouverez régulièrement des articles sur le combat, l'agression et la violence au sens large. Vous pourrez également consulter notre nouveau site du CIRCA ( centre interdisciplinaire de recherche sur les comportements et les affects). A noter également un Facebook sur le sujet.

A bientôt,

JL

 

dimanche 6 mai 2012


En regardant la situation de l’enseignement du combat à notre époque je constate qu’elle cadre exactement avec la société de consommation dans laquelle nous vivons, nous voulons tout et tout de suite, il faut consommer encore et encore, et obtenir le résultat le plus vite possible, «  devenir un combattant en un an, voir une semaine » , « devenir instructeur en deux semaines » etc. Les systèmes de combat y compris les plus élaborés, sont devenus des produits de consommation, et nous avons face à nous des consommateurs à qui nous vendons un produit. Pour vendre le produit nous avons recours à des méthodes de marketing, de communication etc. Inévitablement  lorsque nous avons à convaincre «  que la mienne est plus grosse que la tienne » nous mentons, car le jeu est là, nous sommes en compétition avec le système voisin, avec la fédération voisine, alors nous nous arrangeons avec la réalité, un service militaire classique va devenir un engagement dans les commandos, une méthode de combat classique servant au conditionnement des soldats va devenir une méthode secrète, une embrouille à châtelet devient un combat héroïque etc. Ajoutez à cette situation l’argent et vous avez face à vous une belle industrie qui engrange des millions d’euros chaque année, car il faut bien le dire le bisness des arts martiaux, des sports de combats, des systèmes de défense est très lucratif, vous  y trouvez des chaines de télé, une industrie du textile, une presse spécialisée etc.  Je choque lors de mes conférences lorsque j’explique que pousser la porte d’un club est un acte d’achat, et que le professeur est là pour te vendre un produit, en général les gens sont d’accord mais jamais chez eux, toujours chez les autres, pourtant je pense qu’il ‘n existe plus de système qui échappe à cela, le bisness est roi au pays du combat. Ceci étant, il y a chez les commerçants des gens très bien, honnêtes, qui te vendront le meilleur produit possible, il y en a certainement sur le forum, il ne te vendront pas une fiat en t’expliquant qu’elle est capable de rivaliser avec une Ferrari sur un circuit. Pour autant, l’arrivée et le développement du bisness est-il de nature à nuire à l’efficacité des méthodes et systèmes de combat ? Personnellement je pense que oui, car très clairement nous allons vers une monoculture des systèmes de combat, je n’ai pas le temps de développer mais réfléchissez bien et regardez autour de vous avant de beugler et d’affirmer qu’il existe des arts dans tout les pays, regardez objectivement,  je vous assure qu’il y a de quoi avoir peur, car les systèmes de combat dominant ne sont pas forcement les plus efficaces mais les plus rentables, y compris en terme de domestication de l’espèce.

Actuellement je ne connais pas un système sur le marché (mais je ne connais pas tout) qui puisse former un individu au combat défensif de survie. La plupart des méthodes sont dérivées de combat rituel et les modifications apportées pour en faire des méthodes de « combat de rue » n’y change rien. Très souvent nous avons des adaptations de méthodes existantes, avec des trucs en plus, style  attaque aux yeux, aux parties génitales etc. Le fameux « chez nous y a pas de règles » etc. Ceci est utile bien entendu je ne vais pas dire le contraire je l’enseigne aussi. Lorsque nous expliquons cela à nos clients, nous vendons notre produit sans la note explicative ou plutôt avec un mode d’emploi erroné qui correspond au fonctionnement de la machine du prof et de la méthode, au client de se mouler, d’être formé ( du latin formare, prendre forme ) de devenir un pratiquant de judo, de krav, de self , de boxe…… , voilà un mensonge, une incompétence responsable mais pas coupable de la part de profs qui ne sont tout simplement formés pour vendre le produit et qui sont dans la grande majorité des gens honnêtes croyant rendre service . Le style prime sur l’humain, voici la première erreur à mon avis. Cela ne signifie nullement qu’une personne entrainée de cette façon ne puisse pas se sortir d’une situation difficile, mais le gars qui va se sortir de la merde devant un problème le fera plus grâce à des capacités personnelles qu’à la pratique d’une méthode commerciale, il y a fort à penser qu’il s’en serait sorti sans cela de toute façon. Les méthodes forment des hémiplégiques aux capacités limitées à la pratique, dans presque tout les cas observés les capacités diminuent lors de l’arrêt ou de la baisse de l’activité de combat.  Le combat défensif de survie est affaire de métissage et de développement des capacités individuelles et naturelles durable.

 La préparation d’un individu au combat défensif de survie visant à faire face à une agression, concerne l’individu tout entier dans son conscient, son inconscient, et en fonction de tout les critères de l’instant, il ne s’agit plus de former (faire prendre forme) , d’ instruire, d’éduquer, mais d’ enseigner , et nous sommes là dans un autre registre car enseigner (du latin insignare) signifie signaler, désigner , l’approche est différente, l’ enseignent doit être aussi un pédagogue. Je ne parle pas ici de la pédagogie de l’éducation nationale, je parle du véritable sens du mot en grec ancien ou le pédagogue était l’esclave qui accompagnait un enfant lors de son éducation, là encore le sens est important. Un enseignant désigne et accompagne voilà la première règle  établie, désigner et accompagner est un rapport personnel et humain entre deux individus, un échange fait d’humanité, de compréhension, de complicité et de confiance basé sur l’honnêté, le désintéressement matériel et surtout l’ entraide. Il pense impossible d’accompagner 50 personnes 3 fois deux heures par semaines, car accompagner implique de marcher à coté, pas faire face comme nous le faisons dans nos cours. Lorsque j’accompagne je vois les mêmes choses que mon élève, cela facilite la désignation des problèmes, lorsque je suis face à lui je ne vois rien de ce qui le concerne.  Par ailleurs l’enseignement ne doit pas se limiter au combat bien entendu, il faut aborder le fonctionnement de l’individu, de l’espèce, aborder le corps, ouvrir l’esprit par la philosophie, le laisser découvrir, faire des erreurs,  etc. Nous sommes là dans un enseignement de vie durable qui implique le combat défensif, contre toutes les agressions, aussi bien psycho-sociales que physiques, cela prends du temps, mais la richesse de l’échange est énorme.

Pour ne prendre que  le combat, nous travaillons dans un premier temps sur le désapprentissage avec un axe, désapprendre, prendre, apprendre, comprendre avec des résultats au-delà de nos expériences, si un jour j’ai le temps je passe vous expliquer cela en détail, mais suis déjà à la bourre.  Les réflexions ci après sont personnelles, elles ne constituent pas une vérité, en combat défensif de survie la vérité n’existe que pour un individu donné, dans un environnement donné, dans un espace temps donné, les secondes passées, sont passés…… mais la rencontre de deux individus en situation réelle qui s’opposent en mouvement dans une situation donnée n’est pas neutre, cette rencontre est créatrice d’autre chose, d’une nouvelle forme, d’une autre masse,  qu’un enseignent doit capter, comprendre, et restituer pour faire évoluer son élève.

Bien à vous

JL

samedi 15 octobre 2011

Donner du temps au temps de la science

voici un appel de collègues que je rejoins bien volontiers, la science n'a rien à voir avec la politique spectacle que souhaite nous imposer les gugusses des ministères.

Cette dégénérescence de nos métiers n’a rien d’inéluctable. Résister à la Fast Science est possible. Nous pouvons promouvoir la Slow Science en donnant la priorité à des valeurs et principes fondamentaux :

•À l’université, c’est principalement la recherche qui continue à nourrir l’enseignement, malgré les agressions répétées de tous ceux qui rêvent de secondariser en partie cette institution. Il est donc impératif de préserver au moins 50% de notre temps pour cette activité de recherche, qui conditionne la qualité de tout le reste. Très concrètement, cela implique le refus de toute tâche qui empiéterait sur ces 50%.

•Chercher et publier en privilégiant la qualité demandent que chacun puisse se consacrer exclusivement à ces tâches pendant un temps suffisamment long. À cette fin, revendiquons le bénéfice de périodes régulières sans charge d’enseignement ou de gestion (un semestre de droit tous les 4 ans par exemple).

•Cessons de privilégier la quantité dans les CV. Des universités étrangères donnent déjà l’exemple, en limitant à 5 le nombre de publications que peut mentionner un candidat à un poste ou à une promotion (Trimble S.W., 2010, « Reward quality not quantity », Nature, 467:789). Ceci suppose que, de manière collégiale et transparente, nous nous dotions de méthodes et d’outils pour que nos dossiers ne soient plus évalués en fonction du nombre de publications ou de communications, mais en fonction du contenu de celles-ci.

•Nourri de la recherche, l’enseignement est la mission par excellence des universitaires : il s’agit de transmettre les savoirs acquis. Il faut laisser les enseignants-chercheurs enseigner, en améliorant leurs conditions de travail (combien de temps gaspillé à résoudre des problèmes pratiques et souvent triviaux qui ne relèvent pas de leurs missions ?), en allégeant leurs tâches administratives et en réduisant le temps passé à « monter des maquettes ». Ces fameuses « maquettes », notamment, pourraient se borner à définir le cadre pédagogique propre à la discipline dans l’université considérée, sans qu’il soit nécessaire de changer ce cadre tous les quatre ans (ou cinq ans), comme c’est le cas actuellement.

•Dans nos tâches de gestion, exigeons tout le temps nécessaire pour étudier les dossiers qui nous sont soumis. Désormais, dans l’intérêt de tous, travaillons uniquement sur les contenus et rejetons cet ersatz de démocratie ou de collégialité qui consiste à voter sur des dossiers que, dans le meilleur des cas, nous n’avons pu que survoler. Rien ne nous oblige à nous soumettre à l’idéologie de l’urgence dont se gargarisent le Ministère et les « gestionnaires responsables ».

•Plus généralement, il n’est pas inutile de rappeler que notre vie ne s’arrête pas à l’Université et qu’il est nécessaire de garder du temps libre pour nos familles, nos amis, nos loisirs ou… pour le plaisir de ne rien faire.

Si vous êtes d’accord avec ces principes, signez le texte d’appel à la fondation du mouvement Slow Science. Mais, surtout, prenez votre temps avant de décider de le faire ou pas !


http://slowscience.fr/

et j'ajoute, prenons le temps de nous mettre à la disposition et à la portée de tous car nous devons partager, être pédagogue et ouvert au plus grand nombre et pas seulement nos étudiants.

samedi 10 septembre 2011

chercheurs, experts et compagnie.....

En cette rentrée j’ai été sollicité par plusieurs d’entre vous pour me demander un avis sur tel ou tel expert, pour être très honnête avec vous cette question ne m’intéresse pas, j’en ai même rien à faire mais je vais toutefois vous donner un axe de réflexion.

D’un point du vue scientifique il est impossible de déclarer un expert mauvais ou bon, inefficace ou efficace sans faire une longue recherche épistémologique englobant l’individu et le style qu’il pratique. En dehors de la science prétendre qu’un expert est bon ou mauvais n’est rien d’autre qu’émettre un jugement de valeur. Je sais bien que nous vivons à une époque ou chaque citoyen s’improvise volontiers épistémologue (critique des sciences ou philosophe des sciences), voilà un métier qui en un siècle a conquit la planète.

Pourtant au risque de décevoir la critique scientifique n’est pas aussi simple, la connaissance nécessaire est rarement disponible au journal télévisé, sur les forums et dans vos magasines préfères. La connaissance et l’information sont deux choses totalement différentes, y compris l’information à caractère scientifique qui est largement diffusée par les médias. Effectuer des tests de frappe en présence de scientifiques avec du matériel sophistiqué et annoncer que les résultats montre que tel art martial est plus dévastateur qu’un autre dans un combat est tout simplement une information manipulée destinée à des consommateurs. Il existe des recherches « alimentaires », un chercheur doit aussi manger.

Différence entre chercheur et expert dans les arts et systèmes de combat :


Le chercheur devrait être défini, avant tout, à partir de sa capacité d’observation, son ouverture scientifique aux différentes disciplines, sa capacité de neutralité, sa connaissance des déterminismes et des paradigmes, son projet de production de connaissance. Cette dernière n’est pas seulement le produit d’une étude sur la réalité, mais aussi et surtout la conséquence d’une transformation de la réalité.

La recherche-action est une science de la complexité et de la simplexité ( et non pas de la simplicité) telle qu’elle est définie par le professeur Alain Berthoz. À la différence de la démarche analytique classique qui sépare les éléments d’une situation, je pense que la connaissance des situations implique une compréhension globale impliquant diverses disciplines scientifiques qui s’affine progressivement par approximations, expérimentations et collaboration.

Le chercheur produit lui-même ses outils conceptuels et méthodologiques et ces derniers n'atteignent un seuil de scientificité qu'à partir du moment où ils sont devenus transposables, ré appropriables par d'autres chercheurs, autrement dit réfutables, il ne cherche pas l’exclusivité de la connaissance, il sait que la progression dans la connaissance arrive par le partage avec les autres recherches. Un chercheur en science du combat ne passera par l’expertise et l’enseignement que dans le cadre de sa recherche. Les deux n’étant que des moyens à sa disposition pour observer une situation.

L'expert, de son côté, peut être caractérisé comme un spécialiste choisi pour sa compétence parce que susceptible d'apporter un capital de connaissances constitué par ses soins, mais généralement élaborées par d'autres (le chercheur). Il répond donc à une demande mais il ne sait traiter celle-ci que dans les limites de sa technicité propre dans le but de la rendre plus conforme à des modèles ou à des cadres préexistants (les méthodes, systèmes, les arts ….)

Il représente en quelque sorte, une base de données disponible. Il est donc clair que l'expert ne produit pas de connaissances nouvelles d’un point de vue scientifique. Son client attend de lui une visée praxéologique( une analyse de l’action efficace). Il énonce une connaissance disponible aux fins de telle ou telle application (combat rituel, combat de rue ….) Bien évidement, périodiquement, la connaissance de l’expert sera mise à jour (enfin il faut l’espérer). Il emprunte ses outils, tantôt au chercheur, dont il transformera les modèles, souvent en les simplifiant pour une bonne application de terrain (les meilleurs experts) soit en les compliquant (par ignorance des bases scientifiques mais très souvent par narcissisme chez les mauvais) tantôt au professeur (mais en général il ne le dira pas).

Personnellement je préfère trouver ce que les autres enseignent qu’enseigner ce que les autres trouvent.

JLG

samedi 27 août 2011

Séminaires pour l'année à venir

L’année dernière vous avez été nombreux à me solliciter pour des séminaires, malheureusement, je n’ai répondu favorablement qu’a 5 clubs, j’en suis vraiment désolé mais entre recherche, enseignement et ingénierie j’ai un emploi du temps très chargé.

Pour l’année à venir je dois me rendre plusieurs fois en Russie afin d’étudier les comportements violents et les confrontations entre bandes. Lorsque l’on étudie le combat de rue et les comportements des agresseurs et des combattants qui officient dans le milieu, il faut être sur place au plus prêt de l’affrontement. Je l’ai déjà dit mais la rue n’a rien à voir avec une salle de sport ou un dojo, il est donc important de prendre en compte l’environnement, le contexte social de l’affrontement etc. Cette façon de procéder( recherche action en langage scientifique) est difficile et longue, je vais donc avoir encore moins de temps pour les séminaires cette année.

Pourtant j’aime bien cet échange avec les gens, cela me change de mes étudiants et cela m’apporte beaucoup. En conséquence n’hésitez pas à me contacter, même si cela risque de prendre du temps avant que j’intervienne.

Mes séminaires sont toujours gratuits, si je me déplace vous payez mon transport. Pour les demandes en région parisienne, je vous encourage à venir à l’université, cela ne vous coutera rien du tout.( enfin sauf vos déplacements)

Pour répondre aux nombreux mails que je revois sur la parution du tome 2 de l’anthropologie du combat, je suis en mesure de vous dire qu’il paraitra certainement en 2012, j’en suis à plus de 500 pages et je dois y ajouter le résultat de mes recherches sur l’entrainement, et plus particulièrement sur l’entrainement dit réaliste en scénario et mise en situation. J’ai encore besoin de plusieurs mois pour terminer une expérimentation là-dessus. Bref encore du boulot quoi !

Mail à l’université : jean-luc.guinot@u-paris10.fr

Mail perso : jlguinot@yahoo.fr

dimanche 27 février 2011


Le samedi 29 janvier dernier j’ai été invité à Clermont Ferrand au club de Krav Maga afin de donner un cours d’anthropologie du combat, le matin a été consacré à la théorie avec, entre autre, l’étude du système nerveux et des mécanismes du combat défensif de survie, la prédation humaine…. et l’après midi à la pratique.
J e garde un très bon souvenir de cette merveilleuse journée, entouré par des gens d’une très grande gentillesse et d’une ouverture d’esprit remarquable. Il émane du groupe un esprit de famille qui réchauffe le cœur, et vous met de suite à l’aise.
L’humanisme et l’hospitalité des auvergnats n’est pas une légende, merci à eux.


http://www.kravmaga-clermont-ferrand.fr

dimanche 15 août 2010

"Une manipulation mentale est, une action orchestrée par un individu ou un groupe d'individus, visant à prendre le contrôle de l'esprit et du comportement d'une personne ou d'un groupe. Lors de nos recherches sur l'agression et sur les capacités dont nous disposons pour y faire face, nous sommes bien obligés de remarquer qu'il existe toutes sortes de mythes entourant le sujet et que les manipulations mentales vont bon train.
La plupart des méthodes de combat, qu'elles soient arts martiaux, de self défenses, ou sports, ont leurs maîtres, experts, champions, disciples, elles reproduisent à merveille le schéma de notre société de consommation avec son système hiérarchique.
Le système hiérarchique établi ne vise pas l'épanouissement de l'individu, il ne sert qu'à établir une dominance paternaliste de type psycho familiale envers les grades inférieurs et de l'infantilisme à l'égard de ceux, gradés, ou maîtres, que l'on considère comme supérieurs. Certaines écoles, certains styles, mais en général, tous ceux qui veulent adhérer aux règles émises par la société, doivent se conformer à des critères d'organisation et de hiérarchie draconiennes calquées sur les organisations de type militaire, policier …. . D'autres organisations, ont choisi un fonctionnement de type religieux ou sectaire, le gourou, le grand maître, ou le « sensei » règnent alors, sans partage sur ses disciples. Quel que soit le mode de fonctionnement de ses structures, elles ont en commun et ne doivent leur solidité, qu'au fait que l'on inculque à tous les membres du système : et quel que soit son grade et son niveau dans la hiérarchie, qu'il fait partie d'une sorte d'élite, différente par ses techniques et ses méthodes de combats à toutes les autres. Le mensonge est certain, mais la gratification obtenue par le pratiquant est tellement grande, qu'il y adhère totalement. La tenue, l'esprit de groupe, les rites, les coutumes ancestrales véritables ou inventées, font adhérer le pratiquant à cette soi-disant élite et du coup, lui font accepter son aliénation totale au système, sans vraiment se poser de questions
. "


extrait du livre - Anthropologie du combat - Thebookedition
http://www.thebookedition.com/jean-luc-guinot-anthropologie-du-combat-p-32290.html


Afin de compléter nos propos sur les mythes, il convient de remarquer combien la science détournée ou adaptée à la situation peut-être utile aux dominants à la tête des organisations chargées de vendre les produits des systèmes de combats ( arts martiaux, sports de combats et self défense). En effet nous voyons arriver depuis quelques années des vidéos réalisées par des organismes scientifiques et des universités, surtout anglo-saxonnes, sur les systèmes de combat. L’objectif des programmes scientifiques est de démontrer, par exemple, la puissance de frappe d’une technique ou l’impact dévastateur d’un système.

Les techniques servant aux accidents routiers lors des krachs tests servent de base de travail, le principe est souvent le même, prenez un champion connu pour son esprit guerrier, pour sa combativité dans une discipline martiale, faite lui réaliser des mouvements de combats à pleine puissance dans un mannequin ou un sac truffé de capteurs le tout relié à un ordinateur qui mesure la puissance d’impact . Aussitôt s’affichent des résultats impressionnants, avec des commentaires qui bien souvent évoquent avec graviter la puissance destructrice du système de combat analysé.

Certes, les résultats sont réels et souvent impressionnants, mais dans l’esprit des plus jeunes, bien souvent cela est de nature à faire croire en la supériorité d’une méthode sur une autre, ainsi nous apprenons que les techniques de jambes de la boxe thai sont plus puissantes que celles du karaté etc. Rien de mal me direz-vous, en effet, il n’y a rien de mal à faire étalage de faits scientifiques, sauf à faire croire qu’ils constituent la réalité.

Les tests en question ne sont pas plus utiles au combat que le sont les épreuves de casses de briques, de pains de glace et autres planches, ils ne prouvent rien, sauf que le champion frappe fort sur une cible immobile, qui ne riposte et n’anticipe pas. La réalité de deux adversaires s’affrontant rituellement sur un ring est autre chose de bien plus complexe, sans parler bien entendu de la réalité de la rue sans aucune règle, sans arbitre et sans pitié.

Les marchants d’illusions disposent de moyens financiers importants pour faire effectuer les tests scientifiques, il est évident qu’ils ne reculeront devant rien pour continuer à jouir des revenus confortables qu’apportent les systèmes de combats.